Jessica Chastain est Ava, une tueuse à gages talentueuse. Lorsque l’une de ses missions tourne horriblement mal, elle voit soudainement son rôle de chasseur transformé en celui de proie. Un thriller d’action et d’espionnage intelligent et étonnamment humain.
Ava la killer queen
Jessica Chastain est Ava Faulkner, une tueuse à gages meurtrière du genre ‘loup solitaire’. Pour le compte d’une organisation douteuse, elle déploie son expertise sinistre dans tous les recoins de la planète. Aucune cible n’est en sécurité avec Ava,… jusqu’à ce qu’une de ses missions tourne horriblement mal. Pire, la killer queen de sang-froid est atteinte d’un des plus dangereux handicaps de sa carrière : une conscience. Une affection qui bouleverse complètement l’existence solitaire, froide d’Ava et ne fait désormais plus d’elle le chasseur impitoyable mais la proie.
Plus est cette fois mieux
Celui qui a lu le paragraphe précédent et vu la bande-annonce, suspecterait que cette Ava Jessica Chastain appartient à la même catégorie que Jason Bourne. Pas de critique sur ces séries ou films d’espionnage internationaux qui ont copié cette formule à succès. Mais le spectateur qui s’attend à de l’action brute et à rien de plus, a tout de même intérêt à revoir son attente. Dans ce sens que l’action brute sera bien présente, car rien que le combat de fin mérite quelques replays sur votre home cinéma. Mais ce ‘rien de plus’, vous pouvez l’oublier. Et à moins d’être un puriste pur et dur du genre, vous devrez admettre que ceci ne rend l’ensemble du film que meilleur.
Mort et désolation
Donc oui, Ava parcourt le monde pour éliminer des cibles prétendues de haut profil de manière sournoise ou carrément violente. Eh oui, lors de ses contrats, elle emmène le spectateur au sein des hôtels de luxe glamour et des bars louches. Nous faisons la navette sans files d’attente entre les États-Unis et l’une ou l’autre capitale européenne… et laissons derrière nous des traces de mort et de désolation. Mais contrairement à ces Bourne et apparentés, les créateurs d’Ava ont tout de même pris la peine de peupler ce monde impitoyable de personnages tridimensionnels.
Malkovich et Farrell
Nous apprenons ainsi lorsque nous faisons connaissance avec Ava qu’elle est déjà clean et sevrée depuis huit ans après une vie antérieure en tant que toxicomane et alcoolique. Elle le doit en grande partie à Duke, son mentor et figure paternelle, mais aussi son commanditaire. Un taillé sur mesure pour le voleur de scènes qu’est John Malkovich. Ce n’est pas pour rien que Duke se fait sans cesse plus de soucis lorsque sa protégée rompt de plus en plus souvent le protocole. Ce n’est plus qu’une question de temps avant que ses supérieurs estiment que le talent unique d’Ava ne fait plus le poids face aux risques que son comportement chancelant entraîne. Le successeur de Duke, un rôle dévolu à un Colin Farrell haineusement moustachu, ne se trouve clairement pas dans le camp d’Ava.
Plus ambitieux et finalement meilleur
Jusqu’ici, nous ne nous trouvons toujours pas très loin du thriller d’action et d’espionnage moderne typique. Mais il y a la routine un peu particulière d’Ava avant d’éliminer définitivement ses victimes. Et les limites du genre sont complètement franchies lorsqu’elle cherche à renouer le contact avec la famille dont elle s’est éloignée il y a huit ans. Cela fait de tous les protagonistes bien plus que des figurants ultra-lisses dans une intrigue purement guidée par l’action. Le drame humain, la soif de connexions, l’humour fréquent aussi qui surpasse de loin les bons mots stériles de James Bond, expliquent pourquoi Ava est un film plus ambitieux, plus crédible et selon nous simplement meilleur que le court résumé ou la bande-annonce le laisse supposer.