Paul McCartney a présenté son nouvel album ‘Egypt Station’

À l’occasion de son nouvel album, un animateur radio britannique avait récemment sondé Paul McCartney quant à sa possible retraite. L’ancien Beatle, qui a été anobli, en avait justement parlé peu de temps avant avec Willie Nelson. “Car vous savez qu’il est encore plus âgé que moi ? Sa réaction a été : à la retraite de quel travail ? Je pense que cela résume parfaitement mon état d’esprit. Pourquoi prendrais-je ma retraite ?’’

La légende vivante de la musique country a donc peut-être contribué à l’existence de ‘Egypt Station’ car c’est ainsi que s’appelle ce nouvel album de McCartney. Il doit ce nom à l’une de ses propres peintures et en même temps, cela rappelle aussi à McCartney les albums qu’il a déjà réalisés. “Le nouvel album commence par la première chanson à la gare et chaque chanson qui suit est la station d’après. Cela m’a donné l’idée de construire toutes les chansons autour de la destination de rêve où chacune d’entre elles a vu le jour.”, a lui-même expliqué McCartney.

Avec un peu d’imagination, vous retrouverez dans les quatorze chansons sur ‘Egypt Station’ un carnet de route musical. Chaque titre entre le premier titre instrumental ‘Station I’ et le dernier ‘Station II’ vous transportera dans un lieu unique, pour ensuite vous emmener à la destination/chanson suivante. En cours de route, vous ferez aussi halte, entre autres, dans une méditation acoustique sur le fait de profiter du moment (‘Happy With You’). Il y a également ‘People Want Peace’, l’hymne déjà intemporel qui aurait pu figurer sur tous les albums de McCArtney. Et enfin il y a ce final épique et très rythmé ‘Despite Repeated Warnings’. Il s’agit de sept minutes impressionnantes évoquant les précédentes collaborations de Paul.

Le résultat est un voyage kaléidoscopique à travers les âges et les styles musicaux. Avec la sensibilité inimitable de Paul au niveau des mélodies et des paroles comme guide de voyage. Nostalgique ? Effectivement, mais en même temps ancré dans le présent. McCartney n’a jamais été du genre à regarder en arrière. Même si ce passé est fantastique.

Paul McCartney a enregistré ce nouvel album sur une période de deux ans. Selon un schéma de “deux semaines de travail suivies de deux semaines de repos.” Cela se déroula principalement à Los Angeles et dans le Sussex, en Angleterre. La touche finale fut apportée à une adresse bien connue : les Abbey Road Studios, à Londres. Une expérience inoubliable pour le producteur Greg Kurstin, un homme qui a aussi travaillé avec des grands noms de la musique comme les Foo Fighters et Adele. “Je n’arrêtais pas de me pincer. Le piano qui se trouve sur de nombreuses chansons des Beatles était là, au milieu du couloir, et parfois, Paul jouait dessus certains de ses classiques. Des moments surréalistes, croyez-moi.”

Paul McCartney est aussi un homme qui aime se faire plaisir. Ne manquez surtout pas sa performance-surprise et désormais culte dans ‘Carpool Karaoke’. Il y est très souriant et cela colle parfaitement avec son attitude optimiste. “Je suis absolument optimiste. Je ne veux pas devenir ce vieil homme qui s’est inquiété durant toute sa vie et qui, finalement, n’aura rien fait. D’un autre côté, je sais aussi qu’il y aura parfois de la pluie et que l’hiver reviendra.”

Ce mélange d’optimisme et de réalisme n’est pas le thème principal de ‘Egypt Station’, mais celui-ci est présent dans chaque morceau. Les auditeurs retrouveront aussi des thèmes contemporains comme le débat sur les armes à feu aux États-Unis. McCartney a fait une apparition remarquée dans la marche de protestation à New York pour imposer des règles strictes pour posséder une arme.

Le groupe que vous entendez sur l’album est quasiment le même que celui avec lequel McCartney fait ses tournées depuis des années. Cependant, le producteur Kurstin a déclaré que le maître lui-même avait joué plusieurs instruments sur l’album. “Paul est un excellent batteur et s’est occupé de nombreuses parties de batterie. Très souvent, il n’y avait que Paul, des techniciens et moi-même dans le studio. Paul s’est naturellement occupé à 100% de la basse, mais également d’une grande partie du piano et parfois même de la guitare. ‘Confidante’ est l’un des morceaux que McCartney a quasiment réalisés tout seul.

Au début, Paul McCartney a dressé une liste de souhaits assez excentriques. D’une part, il voulait obtenir la variation de voix présente dans les meilleurs albums des Beatles. Quelquefois avec plus de rock, parfois avec un son plus acoustique ou encore en utilisant des sonorités brésiliennes. Beaucoup de choses ont été expérimentées, avec comme objectif d’éviter au maximum les clichés. Ce qui fait que chaque chanson a complètement changé en cours d’élaboration. Il y a, par exemple, une guitare qui a été retirée et remplacée par un violoncelle.

L’histoire derrière ‘Station I’ et ‘Station II’, l’intro et l’outro de l’album racontent un voyage unique pour un fan des Beatles. Tout a commencé avec une partie que McCartney au clavier initialement écrite pour une chorale et le but était de les enregistrer dans une cathédrale. Avant cela, l’artiste et le producteur s’étaient laissé aller à des expérimentations avec des sons ambiants et loops. McCartney utilisait pour cela un ancien magnétophone portable. Le même qu’il a utilisé pour créer des effets plus lents dans ‘Tomorrow Never Knows’ du légendaire album Revolver.