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Pourqoui le film ‘Ready Player One’ est tellement fantastique

25 juillet 2018

Lorsque les joueurs plongent dans un monde virtuel pour y relever le défi unique de son créateur, ils se rendent bien vite compte qu’ils mettent réellement leur vie en danger. Voici un spectacle futuriste passionnant avec une pointe de nostalgie d’un Steven Spielberg au sommet de sa forme.

Il y a une trentaine d’années, il semblait presque totalement inconcevable que l’on puisse se connecter à un ordinateur, créer son propre profil (qu’il corresponde ou non à la réalité), et ensuite entrer en interaction en temps réel avec des gens du monde entier. Mais que se passera-t-il si, dans trente ans, vous pouviez devenir votre propre avatar, qui ne correspond pas du tout à la réalité, pour pouvoir mener votre vie avec d’autres personnes de manière numérique, dans un monde virtuel sans limite ? Imaginez toutes les possibilités … et tous les dangers.

C’est exactement ce dont traite le best-seller d’Ernest Cline ‘Ready Player One’. Un livre dont Steven Spielberg n’a pu ignorer l’existence en tant que réalisateur et personne. À l’époque, ce dernier faisait déjà l’éloge du pouvoir imaginatif de Cline et de l’approche intrigante de cette aventure se déroulant simultanément dans deux mondes différents. Spielberg a dit de Cline qu’il était un visionnaire qui dressait un tableau du futur loin d’être totalement insensé. Cline a lui-même affirmé qu’il n’aurait jamais pu écrire ‘Ready Player One’ s’il n’avait pas grandi avec les films de Spielberg. Ni l’histoire, ni la manière de la raconter n’auraient été les mêmes. Un mariage parfait, donc.

Bienvenue dans l’OASIS

‘Ready Player One’ plonge le lecteur, et désormais également le spectateur, en 2045. Un avenir dans lequel le monde réel est devenu un endroit dur et sans espoir. Le seul moment où le jeune Wade Watts se sent dans son élément, c’est lorsqu’il échappe à la réalité en se connectant à l’OASIS. Il s’agit d’un univers virtuel totalement immersif, où quasi la totalité de l’humanité passe ses journées. Dans cette OASIS, vous pouvez aller où vous voulez, faire ce que vous voulez et être qui ou ce que vous voulez. La seule limite est votre imagination.

L’OASIS est la création du brillant et excentrique James Halliday. Un homme qui, à sa mort, a promis de léguer toute sa fortune et le contrôle total sur l’OASIS à celui qui réussirait ses trois défis dans le monde virtuel. Lorsque, des années plus tard, Wade réussi à être le premier à relever le premier défi, lui et ses amis vont être plongés dans un tourbillon d’aventures virtuelles et de dangers dans le monde réel. Arriveront-ils à sauver l’OASIS, et par extension l’humanité, d’un futur encore plus sombre ?

Réel ou virtuel ?

Lorsqu’il était encore en vie, Halliday a permis au monde de pouvoir s’évader de la réalité. À sa mort, il a également laissé derrière lui une surprise : un jeu dans jeu, avec son immense héritage et l’avenir de l’OASIS comme récompense. Une récompense que tout le monde recherche au départ, mais contrairement à ce Wade Watts et une infime minorité de participants, la grande majorité des utilisateurs de l’OASIS ayant abandonné après plusieurs années de recherches infructueuses. Et comme, précisément, l’OASIS a une emprise sur la population mondiale, certains groupes mal intentionnés vont évidemment tenter de remporter la partie.

Nous avons donc ici une aventure qui se déroule à la fois dans le monde réel et dans le monde virtuel, avec un équilibre dynamique entre le temps à l’écran pour les acteurs en chair et en os et leurs avatars. Entre le portrait de l’avenir sombre dans un monde qui n’est plus concerné par son propre déclin et les scènes spectaculaires générées par ordinateurs dans l’OASIS.

Équilibre parfait

Il n’est jamais facile de porter à l’écran un livre que des millions de lecteurs ont apprécié. Tout le monde se fait sa propre idée sur le récit. Ce qui pour certains n’est qu’un détail peut s’avérer crucial pour d’autres, et inversement. Il est donc presque impossible que cette interprétation personnelle corresponde totalement avec celle du réalisateur. Spielberg n’avait pas d’autre choix que de rester fidèle à l’œuvre originale de Cline, mais sachez que dans une adaptation de film, cela ne reste qu’une ‘adaptation’. C’est la raison pour laquelle il a intégré l’écrivain dans la réécriture du scénario. Cline a fait savoir à ses fans à de nombreuses reprises durant ce travail que même si certaines choses allaient changer, ils ne devaient pas s’inquiéter. Lui-même a assuré qu’il dormait sur ses deux oreilles depuis que Spielberg avait signé pour le film.

Ce qui est amusant, c’est que l’un des éléments qui ont été changés a immédiatement frappé le réalisateur. ‘‘Le livre compte de nombreuses références aux fils que j’ai réalisés ou produits dans les années ’80. Mais je ne voulais pas que ce film soit une sorte de reflet de moi-même en ce temps-là. Nous y avons laissé quelques références, mais nous en avons ajoutez des tas d’autres venant d’autres cinéastes, musiciens, créateurs de mode et autres artistes de l’époque.”

Bien plus que de la simple nostalgie

Cela ne veut pas dire que ‘Ready Player One’ est destiné à un public exclusivement adulte qui a connu les eighties. À l’instar du livre, le film a marqué les jeunes générations. Il s’avère aussi qu’aujourd’hui presque tout le monde dispose d’une identité dans le monde virtuel. Et parfois plusieurs. Il y a celles que l’on utilise pour jouer, d’autres pour les réseaux sociaux. Et comme dans ce film, la manière dont nous nous représentons dans ce monde digital ne correspond, sur certains points, absolument pas a à qui nous sommes réellement. Alors que d’une autre manière, cela peut en dire long sur nous-mêmes. De plus, après quelques faux départs au cours de la dernière décennie, la Réalité Virtuelle ne relève plus de la fiction.

‘Ready Player One’ est à 200% Spielberg, comme nous avons pu le voir à travers son travail de réalisateur et de producteur dans ‘E.T.’, les films Indiana Jones, ‘L’Empire du soleil’, ‘Les Goonies’ et ‘Retour vers le futur. Cela garantit des scènes épiques au visuel époustouflant, habilement mélangées à des thèmes intéressants et intemporels. ‘Ready Player One’ peut également être considéré comme une histoire sur le passage à l’âge adulte. L’amitié y a une place prépondérante, ainsi que la première rencontre maladroite avec l’amour et l’acceptation de soi et des autres. Un film de science-fiction avec du cœur. On ne peut pas faire plus Spielberg.

Hollywood trépignait d’impatience

Avant même que ‘Ready Player One’ d’Ernest Cline ne soit publié officiellement, Paramount Studios, 20th Century Fox et Warner Bros se sont battues pour les droits d’adaptation. Cline avait deux conditions pour que Warner les obtienne : il devait pouvoir avoir son mot à dire sur le scénario et Steven Spielberg devait en être le réalisateur. Pas mal pour quelqu’un dont le travail n’était pas encore chez l’imprimeur.

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