Pour Hooverphonic aussi, 2020 ne s’est pas totalement déroulé comme prévu. Le groupe devait participer au Concours Eurovision de la Chanson, avec la sortie d’un nouvel album à la clé. Cette participation a été reportée à cette année et s’accompagne d’un tout nouvel album… et du retour de Geike Arnaert !
Tout le monde a ses secrets
‘Hidden Stories’, le titre du nouvel album de Hooverphonic, est synonyme d’histoires cachées. Selon Alex Callier, l’inspirateur et porte-parole sans équivoque de Hooverphonic, nous en avons tous, des histoires secrètes. “Consciemment ou inconsciemment, même dans une relation, tout le monde ne dit pas tout à cent pour cent. Il ne doit pas pour autant s’agir de grandes histoires. Purement par respect de l’autre, il ne faut pas tout savoir”. La chanson-titre évoque ‘The Mandela Effect’. Sur la manière dont l’histoire a été réécrite par le fait que nous imaginions tous quelque chose qui n’était pas du tout le cas. “Tout le monde pensait que Mandela était mort, mais il était emprisonnée sur l’île de Robben Island”.
Oubliez 2020
Tout comme de nombreux artistes, Hooverphonic avait envisagé 2020 différemment. L’an dernier, un album était prêt. Il devait s’intituler ‘A Simple Glitch of the Heart’ et englober le titre ‘Release Me’, leur candidature pour le Concours Eurovision de la Chanson, avec des morceaux d’un calibre commercial moins lisse. Ce que nous avons pu en percevoir résonnait étonnamment back to basics. Et puis, le monde s’est arrêté. Pas d’Eurovision, pas d’album. Fast forward vers un an plus tard…
Autre année ? Autres chansons !
Désormais, il y a donc ‘Hidden Stories’ et comme le communiqué de presse le mentionne dans le style Hooverphonic tout à fait reconnaissable : “Celui qui s’attend à un simple rehash (NdlR : reprise) de l’album de l’an dernier, en sera pour ses frais.” Callier est réputé pour ne pas choisir la voie la plus facile. “C’est devenu un tout autre disque. Nous sommes en réalité repartis de zéro. On ne peut pas comparer ‘The Wrong Place’, avec lequel nous nous rendrons cette année à Rotterdam, avec ‘Release Me’ qui n’aurait également pas eu sa place sur le disque l’an dernier. Nous avons récupéré quelques chansons, telles que ‘Belgium in the Rain’ et ‘Circus’, mais la majorité sont neuves”.
Une prouesse
Hooverphonic croit au vinyle. Mais pour presser cette version à temps, il fallait l’envoyer deux mois à l’avance à l’usine. Cela signifiait que tout l’album devait être réalisé en moins de trois mois. Du début à la fin. Donc des premières démos avec Geike jusqu’à la pochette finale, en passant par les enregistrements et les mixages. Une véritable prouesse. “J’ai passé pas moins d’un mois et demi à mixer”, a raconté Callier, en ajoutant en rigolant : “Je ne peux pas m’en empêcher. Et je ne suis jamais tout à fait content.”
Cette Geike-là donc
Pour celui qui ne l’avait pas encore appris par la presse, oui, cette Geike que nous évoquions dans le paragraphe précédent est effectivement Geike Arnaert. La même qui avait prêté sa voix impressionnante à Hooverphonic de 1997 à 2008. Elle était âgée de 18 ans lors de ses débuts sur ‘Blue Powder Milk’, le deuxième album du groupe, et interpréta dans les années qui suivirent de nombreux hits pour la postérité. Songez par exemple à ‘Eden’, ‘Mad About You’, ‘Sometimes’, ‘The World is Mine’. Cette Geike-là donc et ses cordes vocales s’expriment aujourd’hui peut-être encore mieux. Pour preuve ce premier single ‘The Wrong Place’, la chanson avec laquelle Hooverphonic se rendra cette année à Rotterdam pour gagner le Concours Eurovision de la Chanson.
Le problème de Callier
Le titre ‘Full Moon Duel’ n’aurait, selon le groupe, pas non plus été un mauvais candidat pour Rotterdam. Une chanson qui ne résonne pas par hasard comme un hommage à deux héros de Callier récemment décédés : Ennio Morricone et John Barry. “Cette chanson se serait certainement fait remarquer, mais c’est plus ‘like it or hate it’. ‘The Wrong Place’ est la meilleure chanson pour le concours : textuellement si atypique et très Hooverphonic en matière de son. Il y a de l’obscurité et de l’humour, et des chemins encore jamais explorés”, a confié Callier, “c’est mon problème”. Les fans de Hooverphonic pourront aisément s’en accommoder.