« Un disque festif, riche de ses grooves gras et de ses chansons rocks singulières. » C’est la meilleure façon de définir ‘Medicine at Midnight’ selon Dave Grohl, le leader des Foo Fighters. Un dixième album pour le groupe qui, l’année dernière, fêtait ses 25 ans.
Un quart de siècle Foo Fighters
Comme la plupart des artistes, les membres des Foo Fighters avaient planifié 2020 de façon différente. ‘Medicine at Midnight’, leur dernier et déjà dixième album, est sorti en février passé et devait être suivi d’une tournée. Et pas n’importe quelle tournée. Une tournée des stades durant 18 mois afin de fêter dignement leurs 25 ans. Le CD a été fini dans les délais impartis. « Mixé, maîtrisé et prêt à déferler sur le monde » explique Dave Grohl, leader du groupe. Les choses se sont déroulées différemment, tant pour la sortie du disque que pour la tournée et bien évidemment, les célébrations.
Nouveau son
Le groupe a décidé de reporter la sortie de l’album. Après tout, en février 2020, personne ne savait combien de temps la covid-19 allait tenir le monde sous son emprise. Pour les Foo Fighters, ce fut la « première pause dans l’éternité », raconte Grohl. Néanmoins, les semaines sont devenues des mois, puis des semestres et, pendant ce temps, l’album existait, « prêt à être vendu ». Riche de nouveaux morceaux qu’ils désiraient tant partager avec leurs fans. Et cette fois, l’excitation était encore plus grande, car ‘Medicine at Midnight’ allait apporter une tournure nouvelle au son des Foo Fighters.
Fait maison
En plaisantant, Dave Grohl a affirmé un jour que leur tournée était comme « une routine visant la conquête et la domination du monde musical ». Mais l’enregistrement de leur album n’a jamais rien eu de routinier. Ils ont enregistré ‘Wasting Light’ dans le garage de Dave alors qu’ils ont visité pratiquement tous les célèbres studios américains pour ‘Sonic Highways’. ‘Medicine at Midnight’ commence par une démo captée dans la maison de Grohl. Chris Shiflett, le guitariste, explique : « J’étais assis dans la cuisine, en train de boire un café, alors que Taylor était dans le salon à jouer de la batterie ».
Party !!!
Fans et amateurs de musique sont évidemment moins intéressés par la manière dont l’album a été créé que par sa sonorité. ‘Medicine at Midnight’ offre un son différent de ce à quoi les fans des Foo Fighters sont habitués. Le groupe s’est mis au travail avec l’idée de faire quelque chose de frais. Une volonté qui ne date pas d’hier. L’objectif ? Quelque chose qui interpelle les gens et un parcours résumé par une citation tranchante de Dave Grohl ; « I was like : fuck, let’s do a party album ». Cela ne signifie pas un album disco ou dance, mais plutôt un « disque énergique offrant de nombreuses chansons rock à chanter ».
À la sauce Foo
Les membres du groupe sont connus pour leur sens de l’humour, mais, le 9 novembre, la sortie de ‘Shame’, le premier single, montre qu’ils ont abordé ce nouveau son avec sérieux. Le morceau tire plus son énergie de grooves que de riffs de guitare. Toutefois, on retrouve une sauce Foo Fighters dans tous les morceaux. On ne peut pas dire que la première réaction des fans à ‘Shame’ fut unanimement positive. D‘autant plus si on la compare à la manière dont les précédents albums ont été accueillis. Il semble que ce soit une question de temps et d’habitude. Après tout, ‘Shame’ n’a besoin que de quelques écoutes pour séduire à nouveau les fans et s’offrir un positionnement confortable dans les playlistes Spotify.
C’est quelque chose
Grohl est reconnu depuis des années comme une sorte de clown enthousiaste doublé d’un optimiste inébranlable. En visant la production d’un album festif, on pourrait s’attendre à ce que ‘Medicine at Midnight’ regorge de paroles plus drôles, voire absurdes. Il n’en est rien. Les thèmes, lourds, ne sont pas désamorcés, cette fois, par des jeux de mots intelligents. Nous y avons goûté avec ‘Shame’, mais vous le découvrez aussi sur ‘Waiting On a War’, peut-être le morceau le plus proche du style Foo Fighters de ce nouvel album. Dans ce morceau, le chanteur compare sa peur d’une guerre nucléaire dans les années ’80 au monde menaçant dans lequel sa fille grandit actuellement.
David Bowie
« Sur ‘Wasting Light’, vous aviez ‘White Limo’, le genre de morceau incontournable » explique Nate Mendel, le bassiste. « Sur cet album, pas de place pour un ‘White Limo’. » Mais il y a le morceau titre, ‘Medicine at Midnight’. Selon Grohl, il représente pour les Foo Fighters ce que ‘Let’s Dance’, autre album titre, représentait pour David Bowie. « Un p***** de morceau rock » avec lequel son groupe lancerait volontiers chaque festival, « d’ici à Melbourne ». Ces festivals, nous les attendons toujours. La tournée aussi. Mais ‘Medicine at Midnight’, qui a profité de l’année pour mûrir, est déjà dans les bacs.