Un mystérieux virus a transformé pratiquement tous les habitants de Raccoon City en zombies mangeurs d’hommes. Un policier sans expérience et une étudiante tentent de quitter la ville. Et pour cela, ils ont besoin de votre aide, de votre créativité et de vos nerfs d’acier.
Il y a vingt ans...
... le jeu original Resident Evil 2 allait confirmer la raison d’exister du genre « survival-horror » encore tout nouveau à l’époque. Shinji Mikami nous proposait une navigation volontairement laborieuse, un haut degré de difficulté et une bonne dose d’énigmes dans une action de type cinématographique révolutionnaire pour l’époque. Des millions de gamers allaient s’efforcer de guider Leon Kennedy, policier fraîchement émoulu, et Claire Redfield, étudiante, à quitter une Raccoon City envahie par les zombies. Le début prometteur d’une série qui résiste encore et toujours aujourd’hui.
Plus qu’un remake
Même titre. Même décor, mêmes personnages principaux et même scénario. Pourtant on peut difficilement considérer cette édition 2019 de Resident Evil 2 comme un remake. Même si on peut encore affirmer aujourd’hui que le jeu original passionne, en termes de tension, d’angoisse et de sueurs froides, le joueur est habitué à bien plus lourd de nos jours. Et une navigation aussi démodée n’est plus acceptable pour un jeu qui cartonne. Rassurez-vous, ou pas justement, cette édition vaut vraiment le détour.
Au cœur même de l’action
Fini la caméra fixe, on est passé à la caméra à l’épaule de Leon et Claire, qui suit l’action de très près. Ce qui garantit une suite de scènes inconfortables et puissamment claustrophobiques et une dose aussi massive de moments de panique. Vous ne voyez le danger ou l’horreur que quand votre personne les voit lui aussi. Claire et Leon sont plus mobiles, mais le jeu leur met suffisamment de bâtons dans les pieds pour assurer l’intensité des confrontations souvent angoissantes avec leurs anciens concitoyens devenus carnivores.
Fuir la ville
Les scénarios de Leon et de Claire se déroulent en parallèle et se croisent de temps à autre. Chacun vit sa fuite de la ville depuis un autre angle de vue, mais le gameplay est presque identique pour les deux personnages. Il faut essayer de rester hors de portée des griffes omniprésentes des monstres. Il faut prendre tout ce que l’on trouve sur son chemin, car certains objets seront indispensables pour résoudre des énigmes ; les munitions ainsi que les stocks de médicaments sont suffisamment rares pour préférer éviter autant que possible les confrontations. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle « jeu de survival-horror » et non pas « jeu d’action ».
Mission accomplie
Les zombies doivent essentiellement leur longue popularité dans les jeux vidéo à la version originale de ce Resident Evil 2. De nombreux autres jeux ont mis en scène d’impressionnants mangeurs de cerveaux, mais la brochette variée de monstres qui veulent planter leurs crocs dans votre nuque mettent la barre un peu plus haut. Bien souvent, il n’est même pas utile de les voir. Balayer avec sa lampe de poche le fond d’un entrepôt plongé dans le noir alors que l’on perçoit la présence toute proche d’un ou plusieurs de ces zombies, suffit pour vous faire dresser les cheveux sur la tête.
Variation sur un dénouement atroce
Si, au final, vous vous en sortez, vous aurez absolument envie de rejouer une partie. Et vous y passerez moins de temps, parce que vous aurez encore en tête la plupart des solutions aux énigmes. Mais vous voudrez plutôt explorer les recoins de Raccoon City que vous avez laissés de côté ou carrément toute la ville. Pour faire la lumière sur une autre partie du monde du jeu et du décor. Pour trouver des objets qui pourraient vous servir. Ou pour vivre un dénouement dans l’horreur à un endroit totalement nouveau.
Bonus
Les fans du jeu original seront ravis d’apprendre que les deux campagnes bonus nettement plus courtes du jeu sont de retour. D’abord, « The 4th Survivor », où vous interprétez Hunk, un mercenaire paramilitaire de l’Umbrella Security Service, responsable du virus. Même si Hunk démarre la partie avec un puissant arsenal, ses chances de survie ne sont pas beaucoup plus élevées. Avec « The Tofu Survivor », on nage dans l’absurde – vous voilà dans la peau de Tofu, dans un mode de jeu où le degré de difficulté n’est nulle part ailleurs aussi élevé. Ce qui en fait un défi irrésistible pour les fans inconditionnels. Bonne chance !