Revue Returnal : mourir… encore et encore

‘Returnal’, vous y jouez ou, plutôt, vous expérimentez la vie d’astronaute de Selene. Cette dernière est obligée d’improviser un atterrissage sur une planète inconnue et perd connaissance lors du choc. ‘Returnal’ teinte ce cadre de science-fiction d’une solide dose d’horreur, de mystère et de suspense psychologique convaincant. Ce n’est en tous cas pas un jeu d’action ordinaire.

Une fois réveillée, Selene part donc en exploration. Vous découvrirez, les vestiges d’une civilisation ancienne, inconnue et technologiquement avancée. Malheureusement, la faune et la flore locales, variées, mais agressives, rendent toute exploration difficile. Avec votre arme, les capacités de votre combinaison spatiale et vos réflexes de joueur, vous pourrez survivre un certain temps avant de succomber.

Dans n’importe quel autre jeu, cette mort virtuelle vous ramène au début de la mission, voire à un poiint de sauvegarde ou au niveau précédent. Dans ‘Returnal’, vous vous réveillez juste après le crash. C’est brutal et pour la résistance mentale de Selene, ça l’est. Pour vous, en tant que joueur, cela ne signifie pas que vous devez tout recommencer. Après tout, vous vous souvenez de tout et vous pouvez faire appel à des compétences nouvelles et/ou améliorées.

Recommencer ne signifie pas plus que vous puissiez vous attendre à quoi que ce soit. Après tout, ce monde se transforme à chaque nouveau passage. On a parfois l’impression d’être sur une planète différente et, à d’autres moments, de visiter le même endroit des millénaires plus tôt ou plus tard. Cela signifie que, à chaque fois, vous devez relever de nouveaux défis, compléter de nouvelles pièces du puzzle, tester de nouvelles tactiques… Cela ne veut pas dire que ce n’est pas sacrément frustrant pour Selene – et pour vous – de mourir dans le jeu. C’est que vous voulez gagner toutes les batailles.

Sous cet excellent jeu d’action se cachent un protagoniste intéressant et une histoire forte. Les deux se révèlent de manière éparse et – typique dans ‘Returnal’ – très fragmentée, donnant envie d’aller jusqu’au bout. L’histoire et votre personnage apportent aussi une certaine cohésion à un jeu délibérément aléatoire. Sans trop en dire, nous pouvons vous dévoiler que vous devrez reconstituer l’intrigue à partir des souvenirs de Selene. Vous développez également une connexion personnelle avec la planète. La forme exacte que prendra cette histoire sera déterminée par les environnements in situ et par vous, le joueur, Selene.

L’action elle-même est un régal pour les yeux, mais pas question d’admirer, elle exige aussi de bons réflexes. Vous regardez le monde par-dessus l’épaule de Selene ? Cet angle de caméra à la troisième personne est sans doute le choix optimal pour vous donner la meilleure vue de votre environnement et de votre personnage extrêmement agile. Après tout, les séances de tir dans ‘Returnal’ sont du genre ‘Ne pas bouger, c’est mourir’. Vous serez souvent attaqué(e) par plusieurs ennemis différents. Se mettre à l’abri est rarement une option. Votre principale défense est de faire de votre Selene une cible aussi difficile que mouvante. Heureusement, les moteurs à réaction de votre combinaison spatiale faciliteront vos manœuvres d’évitement. Et vous pourriez même trouver une technologie permettant d’accroître cette mobilité.

Certains ont décrit ‘Returnal’ comme un jeu d’action avec une ambiance d’arcade et le créateur lui-même a utilisé le terme ‘Bullet-hell’. Le défi est donc difficile à révéler, ce qui décuple le plaisir. Nous avons déjà souligné que ce jeu, avec ses éléments psychologie/horreur/mystère, est bien plus qu’un simple jeu de tir intense. Toutefois, si on le considère comme tel, rien ne laisse à désirer. Et cette approche dans laquelle vous êtes constamment confronté(e) à de nouveaux environnements, à de nouvelles combinaisons d’ennemis et souvent à un arsenal différent, qui vous assure une bonne jouabilité.

‘Returnal’ est réalisé par un studio relativement petit et inconnu. Ce n’est certainement pas l’impression que l’on retire de ce jeu. Ni dans l’ambition avouée, ni dans l’exécution technique et pas davantage dans les visuels du jeu. Ce n’est pas pour rien que Sony a présenté ce jeu lors de la première de la PlayStation 5. Pas en tant que jeu indépendant, mais en tant que grand titre fièrement présenté comme une exclusivité PS5. Un geste intelligent. C’est précisément parce que ‘Returnal’ est une exclusivité PS5 que les créateurs ont pu aller à fond dans l’intégration de la manette DualSense. Les personnes qui jouent à ce jeu reçoivent toutes sortes d’ infos via leurs mains. Par exemple, vous pouvez sentir si votre mode de tir alternatif est activé ou non.