The Last of Us Part II : action et émotion

L’attente fut longue, mais le moment est venu. The Last of Us Part II sort aujourd'hui et des millions de joueurs sur PS4 pourront enfin découvrir l’héritier de ce que d’aucuns considèrent comme le meilleur jeu vidéo de tous les temps. L’originel date de 2014 et, sur PS3, vous plonge dans une action aux aspects cinématographiques qui n’oublient pas l’émotion.

Il s’est passé autant de temps pour Ellie que pour nous lorsque nous la retrouvons. Elle a cinq ans de plus et semble avoir construit une existence ‘normale’ au sein de l’une de ces communautés isolées qui tentent de retrouver un soupçon de civilisation dans un monde postapocalyptique. Mais très vite, on perçoit en elle les restes des événements choquants du passé. Elle reste une franc-tireuse, un vétéran endurci dans le corps d’une jeune fille de 20 ans.

The Last of Us Part II démontre immédiatement l’intérêt du « 18+ » mentionné sur l’emballage. C’est un jeu pour adulte avec des dialogues qui ne le sont pas moins, un suspense terrifiant et, le plus souvent, une violence qui témoigne d’une réalité sinistrement convaincante. Ellie, comme la plupart des autres personnages, suivent généralement leur instinct de survie et cela nous offre un tableau toujours moralement beau.

The Last of Us Part II, tout comme son prédécesseur, est ‘le’ film dans lequel vous auriez voulu jouer. Les personnages sont scénarisés de manière crédible, le jeu d’acteur est puissant alors que les actions comme les moments de pause savamment distillés sont cinématographiques. Le tout est soutenu par une bande-son dynamique qui intensifie le ressenti.

Les survivants d’une peste mortelle tentent, dans The Last of Us Part II, de survivre dans un monde grouillant de mutants cannibales. Comme si cela ne suffisait pas, Ellie est confrontée à des gangs meurtriers. Les munitions sont rares et l’ennemi en surnombre. Raison pour laquelle Ellie comptera souvent sur son arc, mais aussi sur des tactiques astucieuses et secrètes.

Ce n’est donc pas un jeu où vous dégommerez des hordes d’adversaires. Vous préférez éviter les confrontations directes. Vous frappez à l’improviste, avec les moyens du bord, puis vous battez en retraite. Ces séquences furtives peuvent se transformer en situations de panique fébrile. Dans un cas comme dans l’autre, cela signifie des mains moites et raides pendant que votre cœur bat la chamade. Et peu importe le niveau de difficulté que vous aurez choisi.

Ceux qui ont joué à la version originelle découvriront dans cette suite une Ellie beaucoup plus agile. Elle grimpe de manière plus fluide et se fraye un chemin à travers des environnements oppressants pour se débarrasser de ses poursuivants. Le gameplay est un rien simplifié, mais fait toujours la part belle à l’instinct de survie. Cela se traduit par une épopée dans laquelle la vengeance prend un curieux visage et où Ellie s’engage à servir de toutes les manières possibles la justice. Et comme le dit le titre, ‘The Last of Us’, cela n’apporte pas forcément la satisfaction de la réussite, mais davantage de souffrance, physique ou psychique, de conscience.

Bien que le premier opus soit l’un des jalons de l’histoire du jeu vidéo, on s’attend toujours à ce que les suites suivent le même scénario. Mais ici, le nombre de parties ayant été jouées de deux manières similaires se compte sur les doigts d’une main. The Last of Us Part II se suffit à lui-même de par sa qualité intrinsèque et l’impact émotionnel qui s’affirme après chaque partie, mais aussi après la scène finale.