Que se passe-t-il lorsque vous sortez une équipe de super-vilains de prison pour les déposer sur une île où les attend une mission suicide ? Pas ce à quoi vous vous attendez. Bienvenue à de l’action percutante et aux situations hilarantes de ‘The Suicide Squad’.
Un genre bouleversé
‘The Suicide Squad’ est tout sauf un film de super-héros typiquecomme on peut en voir treize à la douzaine. D’abord, parce qu’il n’y a aucun super-héros dans ce long métrage. Ensuite, parce que les ennemis sont souvent excentriques, dérangés, mais suffisamment ‘gentils’ pour être finalement éliminés par le super-héros (rappelons-le, qui n’en est pas un). Et si ces tueurs ne survivent pas au film, ‘The Suicide Squad’ bouleverse le genre et n’hésite pas à secouer nos a priori.
Une Harley Quinn ultime
James Gunn, scénariste et réalisateur, a délibérément choisi les moins connus des méchants, mais aussi les moins réussis des comics DC pour réaliser un long métrage qu’il désirait manifestement comme nul autre. Mais le fait de ne pas les connaître ne rend pas le film moins divertissant, que du contraire. Harley Quinn dépasse, par sa personnalité, le seul monde de la bande dessinée. Margot Robbie a déjà incarné l’ex du Joker dans le premier ‘The Suicide Squad’ et a récemment confirmé dans ‘Birds of Prey’ que ce personnage est le sien. Une sorte de chasse gardée en some. Joel Kinaman, apparaissant dans la première saison de ‘Altered Carbon’, reprend le rôle de l’unique officier prêt à collaborer avec ces criminels. Les fans de la série seront donc ravis de le retrouver.
Captain America, version bâtarde
Will Smith, qui incarnait le tueur à gages Deadshot dans le premier opus, est remplacé par un Idris Elba impressionnant dans le rôle similaire de Bloodsport. De quoi, en tous cas, ne pas regretter l’amusant Will. L’autre nouveau venu est John Cena dans le rôle de Peacemaker, une montagne de testostérone hilarante et naïve. Il se décrit comme la version abrutie de Captain America. Rien que ça ! D’ailleurs, une série est en cours de tournage avec pour ‘héros’ ce Peacemaker de John Cena. Décision étrange ? Commencez par regarder le film. et on en discutera par la suite. On s’amusera aussi du côté star du film, même s’il n’en a pas besoin, mais ne nous y trompons pas : la Harley Quinn de Margot Robbie reste irrésistible et sublime chaque scène dans laquelle elle apparaît. Si vous ne deviez avoir qu’une bonne raisons, ce serait elle...
Impulsion nulle
Margot Robbie le répète : elle aime voir le travail des réalisateurs sur son personnage. Cette fois, elle apporte son grain de sel à une interprétation que chacun appréciera. Avec James Gunn, elle fait d’Harley une sorte de créatrice et d’accélérateur du chaos. Quinn ne fait pas avancer l’histoire, préférant laisser cette tâche aux autres protagonistes, mais amène une touche spectaculaire et imprévisible aux événements. Certes, Quinn n’est pas le personnage principal du film, mais on comprend vite pourquoi elle l’incarne.
Tout sauf ce qui était prévu
L’histoire est simple. Son exécution et le final beaucoup moins. En échange d’un aménagement de peine, des super-vilains se rendent sur une île tropicale où ils doivent trouver un certain Penseur, un scientifique à la tête du mystérieux projet Starfish. Mais l’île est contrôlée par un tyran mégalomane et le projet d’être une menace pour l’humanité. Deux détails qui feront que l’opération ne se déroulera pas comme prévu.
Sur la mauvaise jambe
Ce côté inattendu est exactement ce qui différencie ‘The Suicide Squad’ des autres films du même genre, films à grand spectacle où une main vengeresse tue le mal. Un vieux proverbe militaire dit que le meilleur des plans de bataille ne survit pas au contact avec l’ennemi. Nulle part ailleurs vous ne trouverez une illustration aussi brutale et hilarante que dans les dix premières minutes de ce film. Le spectateur est dérouté, et plus d‘une fois. Nous avons déjà vu des héros faire des bêtises, mais jamais de manière aussi embarrassante qu’avec cette bande.
Cet homme connaît les comics
Alors que le premier opus de ‘The Suicide Squad’ a souffert de problèmes sur le plateau et lors du montage, vous croirez James Gunn lorsqu’il affirme qu’il s’agit de son expérience de réalisateur la plus agréable, voire peut-être même la plus aboutie. Gunn est connu pour avoir tourné ‘Les Gardiens de la galaxie’, une série de films plus rafraîchissants qu’on ne pourrait l’imaginer. Et l’adhésion d’Idris Elba et de Margot Robbie en dit long. D’autres acteurs n’ont pas pris la peine de lire le scénario. Et lisez aussi l’encadré sur Sylvester…
Au milieu de l’action
Alors que ‘Les Gardiens de la Galaxie’ étaient essentiellement basés sur des effets spéciaux, Gunn a choisi, pour ‘The Suicide Squad’, des décors réels et seulement des effets ‘pratiques’ afin d’ajouter une dose d’authenticité à sa réalisation. Contrairement à de nombreux autres films de super-héros, la caméra est beaucoup plus proche des personnages. Les méga scènes époustouflantes ou carrément folles ne manquent pas, mais la plupart des plans doivent leur intensité brute au fait que vous y êtes immergé(e). Remarquez aussi un début de film relativement gris et la couleur qui s’impose progressivement. Cela n’ajoute peut-être rien à l’histoire, mais un meilleur film ne se résume pas à l’intrigue et au jeu d’acteurs.